Les chroniques d'Olivier - Mardi 04 juillet 2017
EQUIPE DE FRANCE LADIES 2017 : GAGNER... BIEN EVIDEMENT !
A quelques jours de Chambly World Tour et la première apparition en match de l’équipe de France Féminine, je suis allé à la rencontre de ses cavalières. Premier interview pour donner le coup d’envoi de la campagne internationale 2017 avec sept joueuses aussi motivées qu'heureuses à l’idée de porter le maillot bleu : seule manque à l’appel Lisa BOURDON que je n’ai pas eu le temps d’interroger depuis que nous avons appris sa sélection suite au forfait pour heureux événement d’Eve SEGEAR mais que j’essaierai de mettre à l’honneur dans les prochains jours...
. Olivier Leschiera : Vous faisiez toutes partie de la longue liste appelée pour le stage du Groupe France fin mars à Lamotte et pouviez donc légitiment espérer être appelées en sélection : comment avez-vous l’attente qui a précédé l’annonce de Raphaël Dubois et plus globalement, le dernier week-end du championnat Pro Elite Féminine au Mans en mai dernier ?
. Magalie DENIS : J'ai essayé de ne pas y penser car nous devions avant tout terminer la saison avec mon équipe sur une belle note, c'est-à-dire en gagnant nos 2 matches pour espérer monter sur le podium.
. Justine AMMANN : Ah ce podium ! Ce serait mentir si je disais ne pas avoir pensé à la sélection mais mon objectif premier était de monter sur ce satané podium. Oups, encore raté ! Je suis donc arrivée au Mans avec l'envie de tout donner pour mon équipe et dans le jeu pour ne rien regretter. Ceci étant, tout donner pour gagner et bien jouer n'est pas incompatible avec les critères de sélection. Nous ne sommes pas maîtres du choix alors autant ne pas trop se prendre la tête et profiter de ce dernier week-end de la saison.
. Hélène PETITDEMANGE : Moi aussi, je ne pensais qu'à une chose : c'était de garder notre 3ème place sur ce podium avec les filles ! On savait que le week-end serait compliqué et que les deux matches seraient vraiment difficiles à gagner : il n'y avait donc pas la place pour penser à autre chose qu'à ces deux victoires ! Après la victoire contre Blanquefort le dimanche, match gagné difficilement, nous avons d'abord savouré et c'est seulement après que je me suis dit : "ah oui y'a la sélection !". Avant le podium, nous nous sommes retrouvées avec deux trois filles pour en discuter… Après, on ne peut rien faire qu'attendre ! (rires)
. Mathilde DUBOSCQ : Je ne sais pas si je peux considérer que j’étais dans une attente particulière depuis le mois de mars dernier. Mon principal objectif reste avant tout mon équipe et le championnat : la période a donc été rythmée par les entrainements et les rencontres. Finalement, c’est surtout lors de la dernière étape qu’il y a une atmosphère plus présente autour de la divulgation de la liste des joueuses qui composeront l’équipe de France. Bien évidemment, une sélection en équipe de France reste agréable, voire très agréable... mais l’étape du Mans a été riche en rebondissements pour notre collectif, ma sélection en équipe de France n’était donc pas omniprésente dans mon esprit.
. Margaux BOUCHERY : Les derniers jours avant le Mans, je ne pensais pas à la sélection : j'avais hâte d'y être et je ne pensais qu'à l'enjeu de ce dernier week-end... Après la grosse déception (ndlr : Meurchin s’est incliné lors des deux derniers matches, finissant deuxième derrière Coutainville) et après le podium, je me suis dit : "Allez, ce n'est pas peut être pas encore fini pour cette année...". Je pense qu'on ne doit pas s'attendre à une sélection : chacune peut être fière de la saison, des sacrifices qu'elle fait pour ce sport et s'il y a une sélection au bout, alors doublement plus fière !
. Estelle LEGUEVAQUES : On va dire que l’attente principale que j’ai eue pendant le week-end au Mans, c’était surtout le résultat du match du dimanche Meurchin vs Montpellier, ce qui m’a permis de ne pas trop penser à la sélection.
. Valentine DESCAMPS : Pour ma part, l'attente de l'annonce de la sélection a été très longue car je n'ai pas pu participer au dernier weekend de la saison à cause d'une fracture du quatrième métacarpien. Je pensais très fortement que cette fracture compromettait ma supposée sélection car il y avait un très grand nombre de joueuses pouvant prétendre à une sélection en équipe de France cette année !
. Olivier Leschiera : Qu’avez-vous ressenti quand vous avez entendu Raphaël Dubois vous appeler ? A quoi et à qui pense-t-on dans un tel moment ?
. Valentine DESCAMPS : Lorsque j'ai été appelé par Raphael Dubois, j'ai ressenti une immense joie car j'ai directement pensé à la chance que j'avais de pouvoir une nouvelle fois faire partie de cette sélection : jouer sous les couleurs de la France est quelque chose dont on ne peut se lasser ! Et j'avais hâte de connaitre les filles avec qui j'allais jouer cet été (ndlr : le sélectionneur a appelé en premier Valentine).
. Margaux BOUCHERY : Petit frisson encore une fois à l'appel de mon nom... Ahah ! J'étais contente et fière : j'ai surtout pensé à mon cheval qui m'avait tout donné encore une fois ce week-end là. Et encore plus contente de retrouver Valentine qui venait juste d’être appelée ! J’ai aussi pensé à mes parents que je tiens à remercier, à mon papa qui s'est démené toute l'année pour que mon cheval soit au top et à ma maman, taxi professionnel... L'Espagne (ndlr : où Margaux poursuit ses études actuellement), ce n'est pas ce qu'il y a de plus pratique pour jouer à haut niveau mais les parents géniaux, cela aide ! Puis on pense bien sûr à son équipe sans qui rien de tout cela ne serait possible...
. Justine AMMANN : La joie est toujours la même au bout de la troisième sélection. Au moment où l'on s'avance pour rejoindre les filles qui ont déjà été appelées, on pense aux souvenirs des précédentes sélections, on pense aux coéquipières qui vont être sélectionnées, à celles qui ne le seront malheureusement pas... Au bout du chemin, il y avait déjà mes deux copines Meurchinoises avec leur grand sourire Colgate. Un super moment !
. Hélène PETITDEMANGE : A vrai dire, j'ai juste entendu Raphaël dire : "Ensuite, je vais appeler une joueuse de Nancy" et puis plus rien… Mes coéquipières m’ont félicitée, j'ai vu Val, Margaux et Justine sourire et voilà, je n'ai pas vraiment réalisé... J'ai juste pensé à mes coéquipières, mon coach Yves Tosetto et Jeff (ndlr : Jean-François Bourdon) qui m'a permis d'avoir Passambleu après la blessure de Wealthy, la jument d’Yves que je montais en début de saison : voilà, on pense à tout ce petit monde car sans eux, je n'en serais pas là...
. Mathilde DUBOSCQ : Au risque de ne pas être très originale, je vais essayer d’être la plus honnête possible : de la joie, de la fierté… et très vite un sentiment très agréable à l’idée d’avoir la chance de participer à une aventure humaine et sportive unique ! Mes premières pensées ont aussi été très rapidement portées vers mes coéquipières. Dans ces moments-là, il y a beaucoup de choses qui vous passent par la tête avant d’aller évidement faire une caresse à son cheval.
. Estelle LEGUEVAQUES : J’ai été très heureuse en me disant que j’allais vivre à nouveaux des bons moments en retrouvant mes coéquipières de l’équipe de France, que ce soit sur le terrain et en dehors. J’ai pensé essentiellement à mes coéquipières et mes coaches, sans qui je ne pourrais être là car ce sont eux qui font élever mon niveau de jeu.
. Magalie DENIS : j'ai immédiatement pensé à mon amie Cécile (ndlr : Cécile Guerpillon) car Raphaël avait déjà appelé 7 joueuses et il ne restait donc plus qu'une place : je savais que cette année, nous n'irions pas ensemble au Championnat d'Europe. Lorsque J'ai été donc très déçue pour Cécile mais en même temps, soulagée d'être de nouveau appelée : c'est bien sûr toujours un honneur de porter le maillot bleu !
. Olivier Leschiera : Dans toute sélection, il y a les cavalières qu’on est heureux de retrouver, celles qu’on ne connait pas assez et qu’on est impatient de découvrir et il y a aussi celles qui ne seront pas là et qui vont manquer… Qu’en dites-vous ?
. Mathilde DUBOSCQ : Il n’y a malheureusement que 8 places en équipe de France… et bien entendu, nous avons toutes bien plus de 8 amies dans le monde du Horse-Ball. Dès que l’enthousiasme de la sélection est passé, nous avons obligatoirement une pensée pour celles qui n’ont pas été retenues, que nous apprécions ou qui pouvaient y prétendre. Mais le Horse-Ball reste un sport et les choix reviennent au sélectionneur qui doit composer une équipe pour atteindre un objectif sportif ! En ce qui concerne le groupe qui participera au Championnat d’Europe, je suis enthousiaste. Je connais très bien la plupart des joueuses avec qui nous avons déjà vécu de superbes moments lors du Championnat du Monde à Ponte de Lima l’été dernier : Justine, Valentine, Margaux, Lisa et Magalie. Ensuite, je suis ravie de retrouver en Equipe de France ma coéquipière et amie, Estelle. Hélène (et cela aurait été aussi vrai avec Eve Segear) n’est pas une véritable "nouvelle" dans le groupe France : elle était déjà présente en 2013 pour le championnat d’Europe que nous avions disputé… à Saint Lô ! C’est une amie et j’ai hâte de partager à nouveaux de bons moments avec elle. Eve Segear était la seule joueuse du groupe avec laquelle je n’avais jamais participé à une compétition internationale : le stage de travail qui s’était déroulé à Lamotte Beuvron en mars dernier nous avait permis de faire connaissance et j’étais impatiente de la découvrir d’avantage, sur le terrain et en dehors.
. Hélène PETITDEMANGE : Je suis aussi contente de te retrouver, Mathilde ! Tu es La seule avec qui j'ai déjà eu la chance de jouer et je suis contente de découvrir le reste du groupe... Des déceptions à l’annonce de la sélection, c'est sûr, il y en a… Le groupe que nous avions au stage était super, nous nous sommes toutes bien entendues : l'idéal aurait été de partager cela toutes ensemble mais malheureusement, il n'y a que 8 places ! Et on savait cette année que le niveau de la sélection pouvait laisser la place à n’importe laquelle d'entre nous ! Une petite pointe de regret supplémentaire car j'aurai aimé (et je l’avais déjà souligné lors de notre dernière interview ensemble) partager cette expérience avec une de mes coéquipières de Nancy !
. Estelle LEGUEVAQUES : Je suis aussi impatiente de découvrir Hélène car je n’ai pas encore eu l’occasion de jouer à ses côtés. Au niveau des retrouvailles, c’est vraiment un groupe agréable, que ce soit dans le jeu comme en dehors. Les joueuses qui étaient à Lamotte en mars et qui n’ont pas été retenues vont toutes nous manquer et particulièrement, Gaëlle Le Bris avec qui je m’entends vraiment beaucoup.
. Magalie DENIS : Je suis moi aussi contente de jouer pour la première fois avec Hélène (cela aurait été aussi vrai avec Eve mais malheureusement, ce ne sera pas cette année…). Mais j'ai un pincement au cœur de ne pas retrouver la même équipe que nous avions lors de la Coupe du Monde car nous avions passé énormément de temps ensemble et partagé beaucoup de fous rires et d'émotions : j'aurais adoré retrouver Amandine (ndlr : Simon) et Cécile une année de plus. Mais je suis quand même ravie de retrouver toutes les autres : je sais d'avance que cette année aussi sera remplie de rigolades et riche en émotions
. Justine AMMANN : Je pense tout d’abord à ma coéquipière et amie Amandine Simon qui n'a malheureusement pas été retenue dans cette nouvelle sélection ainsi qu'à ma sœur qui était en pré-sélection. Au fil des sélections et des stages, des amitiés et des souvenirs forts se créent : ainsi on est heureuse de voir les coéquipières des sélections antérieures s'aligner à l'annonce de leur nom mais quand le quota des 8 joueuses est rempli, on pense aux 5 autres qui auraient pu être à notre place et on imagine puis partage leur déception...
. Valentine DESCAMPS : Une fois la sélection annoncée, j'ai tout de suite pensé aux filles qui n'étaient pas présentes et surtout à Cécile, Lisa et Amandine avec qui j'ai eu la chance de jouer au Portugal pour la Coupe du Monde. J'ai alors ressenti une certaine déception mais avec un peu du recul, je me dis que des occasions de jouer avec elles, il y en aura encore (je l'espère !) et en regardant l'équipe au complet, je me dis que cela ne pourrait être que plaisant de jouer avec elles cet été ! J'ai hâte !
. Margaux BOUCHERY : Tellement contente de retrouver Estelle avec qui j'avais adoré jouer à Bordeaux en 2015 ! Ainsi que Justine et Mathilde que j'aime beaucoup dans le jeu également. J’ai évidemment hâte de retrouver toutes les filles, on a une équipe sympa : je pense que cela promet un bel été ! Même si je suis bien sûr déçue de ne pas retrouver tout le monde : on aimerait faire une équipe de 13 filles toutes plus fortes les unes que les autres mais ce n'est pas encore autorisé...
. Olivier Leschiera : Comment préparez-vous ces Championnats d’Europe ?
. Magalie DENIS : Ma préparation reste la même que tout que tout au long de l'année : j'ai laissé mon cheval 1 mois au repos après Le Mans puis il a repris le travail sur le plat et je continue de travailler son cardio. Pour ma part, je continue à jouer en participant à des tournois internationaux pour ne pas perdre la main et je travaille ma technique individuelle.
. Valentine DESCAMPS : J'ai pu reprendre les entraînements de Horse-Ball fin juin ! Enfin ! Sinon, la préparation pour les Championnats d'Europe ne diffère pas tellement de la préparation effectuée pour les différentes étapes de la saison : juste un détail change, c'est que les entraînements sont individuels ou avec Margaux.
. Margaux BOUCHERY : Pour ma part, j’ai laissé et vais pouvoir encore laisser mon père en vacances ! À moi le cheval tout l'été !
. Estelle LEGUEVAQUES : Dans la continuité de ma saison, un travail du cheval régulier comme les entraînements !
. Mathilde DUBOSCQ : Comme pour Estelle, ma préparation ne va rien avoir de particulier, d’autant que les entrainements ne cessent jamais à Agon Coutainville. Ma jument continue à travailler et je m’entraine dès que cela est possible.
. Hélène PETITDEMANGE : Ma préparation pour les championnats est un peu particulière, n'ayant pas Passambleu à mes côtés ! Mais je sais que Jeff gère sa préparation physique, il l’a fait toute la saison et je l’en remercie énormément ! Je vais donc travailler la technique individuelle avec ma jeune jument qui fera ses débuts sur les terrains d'élite en janvier prochain et me faire aussi une petite préparation physique : on vieillit et le championnat va être long ! (sourires)
. Justine AMMANN : concernant Bonanza, après Le Mans, cela a été le moment pour lui de prendre deux semaines de vacances, du repos physique et mental. Il a ensuite repris progressivement le travail pour être au top de sa forme pour le premier stage à Chambly. En ce qui me concerne, les saisons catalanes n’étant pas terminées aussi tôt qu’en France, en Elite Féminine et en Pro mixte, les entraînements et les matches ne se sont pas arrêtés jusqu’au tournoi Camblysien.
. Olivier Leschiera : Quels seraient vos vœux les plus chers pour ces Championnats d’Europe ?
. Hélène PETITDEMANGE : gagner, rire !
. Valentine DESCAMPS : Ramener l'or est évidement la première chose que je souhaite et ensuite, je veux profiter un maximum de ces Championnats d'Europe ! Porter les couleurs de son pays laisse toujours des souvenirs inoubliables, que ce soit sur le terrain ou en dehors !
. Magalie DENIS : Mes vœux les plus chers seraient que les 3 équipes françaises réalisent le triplé comme l'an passé à la Coupe du Monde en proposant le plus beau jeu possible ! Que tout le monde se fasse plaisir et que les supporters se déplacent encore en masse pour les championnats d'Europe ! Mais comme c'est à Saint Lô, je ne m'inquiète pas pour cela : je sais d’avance que le manège du CPE sera plein !
. Mathilde DUBOSCQ : Gagner… Bien évidement, c’est une obligation ! J’espère également que nous arriverons à proposer un jeu agréable. Au-delà des aspects sportifs, cette édition aura une saveur particulière pour moi puisqu’elle se déroulera à Saint Lô. Je souhaite donc que nous proposions une belle manifestation dans le cadre du Normandie Horse Show, avec un public nombreux et enthousiaste !
. Estelle LEGUEVAQUES : Pareil : une médaille d’or et beaucoup de spectateurs ! On joue à domicile, il faut en profiter ! (sourires)
. Justine AMMANN : Bien évidement, comme mes équipières, repartir avec le titre de Championnes d'Europe !
. Margaux BOUCHERY : Gagner évidemment mais aussi promouvoir un peu notre belle discipline et vivre une autre grande expérience en bleu !
Olivier Leschiera a découvert le horse ball grâce à ses deux filles qui le pratiquent à Montéclin (Ile de France). Grand amateur de sport en général mais non-cavalier, il s'est épris de cette discipline et a à coeur de partager sa passion, soit en commentant régulièrement des matches (il est l'un des speakers sur l'évènement "Jardy - Horse Ball"), soit en écrivant, notamment sur la page Facebook de la HB little family qu'il a créée en ce sens. |