Les chroniques d'Olivier - Jeudi 23 mars 2017
AU COEUR DES BLEUS 2017 - ETAPE 2 / SE SOUVENIR DE PONTE DE LIMA 2016...
A quelques jours du stage de travail du Groupe France à Lamotte-Beuvron qui marque le début de l’exercice 2017 de nos Bleus, j’aimerais revenir sur l’un des moments forts de la dernière Coupe du Monde 2016 à Ponte de Lima et le partager avec tous nos lecteurs. A quelques heures de la finale des joueurs de Pro Elite contre les Espagnols, Luc Laguerre avait demandé à ses joueurs de se retrouver vers 18h00 pour une cérémonie de remise des maillots, un rituel inspiré du rugby... Flashback en 2016 vers le Portugal pour patienter encore quelques jours avant de retrouver nos Bleus en Sologne !
Dans les boxes juste derrière ceux des U16 qui rient et chantent après leur dernière victoire qui les consacrent champions du Monde, les "grands Bleus" sont rejoints par Luc et Christine Laguerre ainsi que Nicolas Thiessard. Ce dernier va chercher sur une caisse une pile de huit polos emballés : il en tend quatre à Christine et garde les autres contre lui. A l’invitation du coach, tout le monde forme un cercle, comme un lien fort et invisible. Je me tiens à quelques pas du groupe : assez loin pour ne pas briser l’intimité du moment, assez proche pour avoir la chance d’en capter l’émotion qu’on sent déjà monter.
Luc Laguerre prend la parole le premier : "Comme souvent, je m’inspire de ce qui se fait de bien ailleurs et c’est une tradition au rugby que j’aime bien. La remise des maillots est souvent faite par un ancien en rugby : là, ce n’est pas le cas car j’ai demandé à Nico et à Christine d’être là. Parce qu’il ne pouvait pas ne pas y avoir Nico dans ces instants-là. Ce soir, c’est la finale, c’est forcément un moment unique. Mais cette fois-ci, c’est unique pour deux raisons. La première parce qu’au bout, il y a un titre de champion du Monde. Et la seconde, c’est que ce sera la fin d’une aventure pour certains d’entre vous. Alors, je vous ai réunis tôt pour cette remise des maillots, ce moment un peu spécial, parce que je n’aurais pas aimé, en tant que joueur, qu’on me le fasse juste avant le match".
J’en avais parlé avant avec le coach : il avait programmé ce moment suffisamment tôt dans la journée pour que l’intensité émotionnelle puisse ensuite redescendre et que les joueurs aient le temps de se reconcentrer sur leur échauffement et sur leur jeu. S’inspirer du rugby, c’est aussi ne pas en reproduire les erreurs, comme la lecture de la lettre de Guy Môquet organisée par Bernard Laporte (et confiée au pauvre Poitrenaud) à quelques minutes du coup d’envoi de la Coupe du Monde 2007. Un France vs Argentine que les rugbymen Bleus avaient perdu, certains joueurs ayant ensuite avoué que l’émotion les avait submergés...
Nicolas a déjà enchaîné, visiblement très ému : "Je vous remercie pour ce moment et je suis très heureux et touché d’être avec vous. En fait, je suis même bouleversé. C’est le deuxième tome de l’aventure de l’équipe de France qui se ferme. J’ai été de cette aventure, j’ai été avec vous comme joueur et cette semaine, je suis devenu fan de vous. Pour ce que vous faites sur le terrain et en dehors. Car vous êtes des exemples. Le troisième tome va s’ouvrir pour l’équipe de France, il y en a certains parmi vous qui ont déjà pris le relais. Antoine, Benjamin, Tom. Je suis vraiment ému d’être avec vous… J’ai une chose à vous dire : profitez ! On m’a souvent dit quand j’étais joueur qu’il fallait que je profite de ce que je vivais en Bleu. Evidemment, je l’entendais. Mais c’est le jour où cela s’arrête que vous réalisez ce que cela voulait dire et combien vous auriez dû en profiter vraiment. Alors, ce soir, P R O F I T E Z !!!".
Des larmes d’émotion ont embué les yeux et la voix de Nicolas qui se tait quelques instants. J’ai regardé chaque cavalier durant le discours de Nicolas, tous l’ont écouté attentivement, dans une forme de recueillement propre à chacun. Un rai de lumière éclaire juste le visage blond, figé et grave de Mikel le Gall, sanctifiant encore un peu plus le moment que le groupe est en train de vivre.
Christine a pris la parole. "J’ai eu la chance de jouer avec certains d’entre vous, de vous voir tous grandir et devenir ce que vous êtes. Des exemples. Cela me fait marrer car j’ai deux filles et elles sont fans de vous. La troisième page va s’ouvrir pour l’équipe de France : nous avons écrit la première, la deuxième a été encore plus belle grâce à vous avec notre sport qui est maintenant plus reconnu. Vous êtes des exemples pour tous".
Christine, elle-aussi, est gagnée par l’émotion et Luc l’invite, ainsi que Nicolas, à remettre leurs maillots aux huit Bleus. La distribution se fait en silence, les étreintes remplacent les mots. Quand Nicolas prend Benoît Lévêque dans ses bras après lui avoir confié son maillot, je réalise toute l’émotion qui a gagné Mikel. Juste à côté, en silence. Tout le monde a une boule dans la gorge, les étreintes sont longues et sincères. Puis le cercle se referme encore plus, les onze Bleus se soudent encore plus et se parlent : pas la peine de chercher à percer le secret et la complicité de l’instant, il n’appartient qu’à eux.
Quand le groupe se redresse pour se séparer, on n’entend que les dernières paroles, prononcées probablement par Florian Moschkowitz : "Des machines ! Des machines !"
Tour à tour, chaque Bleu étreint Luc pour clore ce moment de complicité fort. Le silence est de nouveau revenu, je ne sais même pas si la musique voisine des cadets retentit encore, je ne l’entends plus. Nicolas, Christine et Luc laissent les huit joueurs à leur préparation et là leur concentration. Quand ils quittent les boxes, on entend le cri de guerre des Bleus : "Bleu, blanc, rouge, France !".
Les cavaliers sont déjà rentrés dans leur finale et en route vers la victoire...
Olivier Leschiera a découvert le horse ball grâce à ses deux filles qui le pratiquent à Montéclin (Ile de France). Grand amateur de sport en général mais non-cavalier, il s'est épris de cette discipline et a à coeur de partager sa passion, soit en commentant régulièrement des matches (il est l'un des speakers sur l'évènement "Jardy - Horse Ball"), soit en écrivant, notamment sur la page Facebook de la HB little family qu'il a créée en ce sens. |
Publié par Tecro le 24-03-2017 17:32
Effectivement trop d emotion dans cet article j'en ai les larmes aux yeux . Merci de nous faire partager ces moments.
Fiers de nos bleus ??
Publié par ProHB le 24-03-2017 14:20
Merci Olivier pour ta maniere d'ecrire et tout ce que tu fais pour ce sport ! Trop d'emotions
Publié par Magnifique le 23-03-2017 17:51
Tout est dans le pseudo... Merci pour cet article magnifique. Et merci aux trois generations de bleus qui portent si haut les couleurs de notre sport !