Les chroniques d'Olivier - Jeudi 24 novembre 2016
LES FILLES AU SALON DU CHEVAL DE PARIS
Au retour de Rosières, Sernin Pitois m’avait parlé du caractère unique des deux journées de championnat Pro Elite Féminine au Salon du Cheval et avait remercié Julie Schneider de les avoir mises en place. De quoi justement me donner envie d’échanger avec Julie à quelques heures de l’édition 2016 pour qu’elle nous raconte la genèse et les grands souvenirs d’un tel événement...
Julie Schneider
. Olivier Leschiera : Bonjour Julie. Peux-tu s’il-te-plait nous dire quand, comment et avec qui est née l'idée de faire jouer du Horse-Ball féminin au Salon ?
. Julie Schneider : J'avoue que je n'ai pas la mémoire très claire car cela date un peu... Je me souviens qu'à l'époque, Marie Quetier était très investie dans le développement et la promotion du Horse-Ball féminin et qu’elle avait initié une réflexion et un échange avec les équipes féminines autour du choix des différentes étapes du circuit PEF en intégrant deux dimensions : l'équité kilométrique pour toutes les équipes et le choix d'étapes de prestige pour mettre en avant les filles, ce qui était moins le cas à l'époque qu’aujourd’hui. Comme tu le dis souvent, Horse-Ball rime avec partage et nous avons tout naturellement beaucoup échangé sur cette thématique avec Marie et Sernin, amis et mentors, mais aussi avec Claire Ferry, à qui je dois mon incursion dans le monde du Horse-Ball. De mon côté, mon métier me faisait côtoyer la filière cheval de l'intérieur depuis peu et tout naturellement les salons. Dont celui de Paris qui se présentait comme la "vitrine des sports équestres" ! Le Horse-Ball avait malheureusement quitté l'événement, ce qui me faisait "ronchonner" car il manquait à mes yeux comme un point clé de cette vitrine! Partant du constat de ce tableau équestre incomplet au Salon de Paris et animées de la volonté de promouvoir les sports féminins, il nous est donc paru tout à fait logique d’y tenter un come-back ! Qui plus est, les organisateurs se bousculaient un peu moins à l'époque... ce qui laissait la place à de nouveaux projets.
. Olivier Leschiera : Comment avez-vous réussi à convaincre l'organisateur d'accueillir une telle épreuve ? Est-ce que cela fut facile ?
. Julie Schneider: Je n'ai pas le souvenir d'avoir eu à convaincre... Cette opportunité a été un subtil mélange d'audace, de culot, de bonnes rencontres au bon moment, de motivation et de chance. À l'époque, la responsable événementielle du Salon était une jeune femme dynamique : Anne de Sainte Marie a très vite été emballée par l'aventure, nous donnant carte blanche et sa totale confiance. Notre plan de com était de vendre le Horse-Ball féminin dans un contexte où l'équitation était avant tout une pratique féminine. Pourtant, nous avions l'impression que le public non connaisseur féminin ne se projetait pas forcément dans le Horse-Ball quand il s'agissait de Horse-Ball mixte. Notre volonté était donc de faire découvrir cette facette du haut niveau féminin dans l'espoir de créer la vocation. Anne de Sainte Marie nous a permis d'organiser sans pression et sans trop de contraintes : une vraie partenaire sans qui rien n'aurait été possible !
. Olivier Leschiera : Quel est ton meilleur souvenir ?
. Julie Schneider: Deux souvenirs me reviennent à l’esprit. Le premier, c’est sûrement l'entrée de la première équipe sur le terrain. Un sentiment à la fois de fierté, de stress et beaucoup d'émotions. Le public était au rendez-vous et les filles au top ! Il faut noter que sur cette première organisation, toutes les équipes avaient mis la main à la pâte : montage du terrain, chevaux d'arbitres, etc. C'était un peu le deal car nous étions peu nombreuses à être investies dans l’organisation (Marie, Claire et moi) et n’avions pas de gros staff pour s'occuper de la logistique. Beaucoup de cohésion entre les équipes de PEF : une vrai belle famille !
. Olivier Leschiera : Et le second ?
. Julie Schneider: C’était lors de la deuxième édition. Nous avions organisé un apéritif des régions et il fut bien arrosé à la chartreuse ! Dédicace aux Chambériennes et je n'en dirai pas plus !
. Olivier Leschiera : Et avez-vous connu des galères ?
. Julie Schneider: La plus grosse galère a sûrement été le choix du type de terrain : nous avions opté pour le tout gonflable, but y compris mais le système ne s'est pas avéré très efficace et nous avons dû à plusieurs reprises user de système D pour maintenir le but en place ! De quoi nous donner quelques sueurs froides ! J'avoue ne pas avoir beaucoup regardé les matchs (rires)… Il a aussi fallu assurer chaque jour un montage puis démontage en trente minutes chrono : heureusement que tout le monde mettait la main à la patte !
. Olivier Leschiera : Tournons vers le présent désormais : que fais-tu aujourd’hui dans le Horse-Ball ?
. Julie Schneider: Balou (ndlr : Baptiste Auclair) a récupéré l'organisation qui était lourde pour nous et il a pérennisé l'aventure, ce qui est la plus belle des récompenses ! Je l’en remercie. Le Horse-Ball, reste toujours une passion et une famille avec de belles rencontres et des vrais amis ! Sans oublier ma bonne étoile... J'essaie désormais de m'investir au mieux et à ma petite échelle en coachant ma petite équipe de régionale à Pompadour, terre de cheval où il est bien difficile d'implanter la discipline. Je "traîne" moins dans le haut niveau, cela me manque parfois... mais je suis tellement heureuse d'avoir mes petits jeunes qui m'apportent beaucoup !
. Olivier Leschiera : Et si on imaginait le futur ? Que ferais-tu si tu avais une baguette magique pour organiser un nouveau week-end de PEF ?
. Julie Schneider: Je suis un peu partagée entre le cœur et la raison. Je m'explique : la raison, c'est privilégier des terrains de haute qualité, indispensables à l'intégrité des chevaux et cavaliers et à la pratique dans des conditions optimales. Le cœur, ce sont des espaces de jeux promotionnels comme le Salon permettant de faire découvrir ce sport à des novices. Quoi de plus grisant que de faire vibrer un public nouveau ? Mais ces espaces insolites sont parfois de moindre de qualité... Revenons au côté cœur : je me suis déjà prise à rêver d'une carrière entre les 2 tours de La Rochelle, face à la mer ! Ou pourquoi pas le Grand Palais... pendant les Gucci Masters ! (sourires)
Olivier Leschiera a découvert le horse ball grâce à ses deux filles qui le pratiquent à Montéclin (Ile de France). Grand amateur de sport en général mais non-cavalier, il s'est épris de cette discipline et a à coeur de partager sa passion, soit en commentant régulièrement des matches (il est l'un des speakers sur l'évènement "Jardy - Horse Ball"), soit en écrivant, notamment sur la page Facebook de la HB little family qu'il a créée en ce sens. |