Les chroniques d'Olivier - Jeudi 03 février 2016
2ème partie
LE HORSE BALL... EN ROSE - 2ème partie
Si les filles ont tout gagné, Sernin avoue avec toujours autant de passion et d’envie que les garçons ont encore tout à prouver car ils sont jeunes mais qu’ils ont maintenant le bagage et l’expérience "pour succéder aux trois équipes qui monopolisent le podium depuis dix ans". Une vision forcément partagée par ses joueurs (outre Clément et Arthur, Thomas Datin, Pierre Abadie, Gildas Mabilais et Guillem Puigvert). Arthur, qui est arrivé dans l’équipe d’Agon au cours de la saison 2005/2006 le confirme sans qu’on ait à le lui demander : "je pense que notre équipe monte en puissance, on a le même groupe depuis quelques années, on commence à avoir de l'expérience à ce niveau-là, ce qui est pour moi primordial pour rivaliser contre les grandes équipes. Après, il nous reste encore beaucoup de travail à faire pour remettre en cause leur domination. Il faut qu’on trouve plus de stabilité dans notre jeu, que l'on propose des prestations plus régulières pour prétendre monter sur le podium. Le niveau se resserre entre toutes les équipes, il n'y a aucun match facile, la victoire se joue sur des détails et ce sont ces détails qu’il faut peaufiner". Pour progresser, l’équipe sait combien elle peut compter sur Sernin, son coach. Clément témoigne naturellement de cette confiance : "Sernin est bien évidemment né dans le horse-ball et on le ressent vraiment. Il essaie de nous apporter ce petit côté technique et tactique qui nous manque, tout en essayant de nous responsabiliser au maximum. Il est relativement exigeant mais cela nous permet de rester concentrés et humbles sur le chemin qui nous reste à parcourir pour atteindre les sommets". Un chemin qui passe pour le coach par l’envie de continuer à apprendre et à évoluer, de rencontrer des adversaires toujours plus forts qui obligeront les Roses à s’élever à leur niveau et de réaliser des entraînements constructifs.
Sernin Pitois | Thomas Datin, Clément Haby et Pierre Abadie |
Entraînement, le mot est lâché et on a immédiatement envie de rentrer dans l’intimité des séances qui sont organisées chaque weekend... Clément nous les décrit : "nous avons deux séances d’entraînement en groupe, une le samedi et une le dimanche. Dans la mesure du possible, nous essayons de nous entraîner juste entre garçons le samedi et en opposition avec les filles le dimanche. Le samedi, nous travaillons nos schémas de jeu, les touches et la technique individuelle, ce qui permet de calmer les chevaux et de travailler dans la sérénité et la décontraction. Le dimanche, nous réalisons plus de phases de travail contre les filles, ce qui permet la mise en situation des choses que nous avons vues la veille et que nous préparons pour les matches à venir. Cette alternance et l’opposition contre l’équipe féminine sont vraiment bénéfiques pour nous car cela permet de travailler contre une formation de haut niveau sur tous les aspects de notre jeu".
Pris par ces histoires d’amis, pris par la verve de Sernin, pris par les échanges sur le jeu, on en a presque oublié cette fameuse couleur... Arthur sourit en nous glissant : "il est vrai que le rose est vraiment notre identité, c’est le symbole de notre association. Je pense qu’il a permis de faire connaître le horse-ball dans notre région et effectivement, les mots horse-ball et rose y sont souvent associés". Sernin enchaîne aussitôt avec toujours autant de fougue : "Cette couleur, elle remonte à très loin ! Nous sommes en 1994 et l’association Coup d’envoi n’existe pas encore... Nous sommes au centre équestre de Fougères et à cette époque, le Horse-Ball est montré du doigt par rapport aux autres disciplines équestres. Serge Lecomte n’a pas encore amené l’équitation poney, celle qui est ludique, celle qui est faite de jeu dans les sports équestres. Marie Quétier, forte de son cursus scolaire et de la pratique des sports nautiques, fait alors l’analogie avec l’arrivée de la planche à voile dans les sports nautiques, plutôt guindés et réservés à une élite ; comme le funboard, le Horse-Ball est marginal, surtout par ces pratiquants. Nous décidons alors de pousser cette marginalité jusqu’à porter un maillot rose moulant, façon funboarder, qui plus est sur des gars ! Décision pas très bien accueillie par un Horse-Ball qui ne s’est pas encore émancipé et veut encore ressembler aux autres disciplines équestres". Sernin s’interrompt quelques instants puis reprend : "Bref, tout cela a largement changé maintenant. Notre couleur est maintenant reconnue et chacun sait que nous ne faisons pas un travail de guignols. Avant de donner notre lieu d’origine, on nous appelle "les Roses". Des gens nous ont déjà appelés pour avoir l’autorisation de porter des maillots roses... Et si le Horse-Ball assume sa différence, c’est parce que maintenant, il offre un magnifique spectacle équestre..."
Estelle Leguevaques, capitaine de l'équipe de Coutainville Agrial |
Maintenant, d’accord et demain ?
Sernin continue, s’excusant presque de ne jamais pouvoir s’arrêter de parler de Horse-Ball : il émet le souhait que les Roses continuent à porter les valeurs du sport en général : plaisir, partage et amitié... Et surtout faire du travail sérieux sans se prendre trop au sérieux. On devine que le coach nourrit de beaux rêves aussi bien pour ses équipes que pour le Horse-Ball en général.
Pour ses équipes, quand il glisse qu’il est actuellement "content du style de jeu avec des joueurs et joueuses qui ne calculent pas et s’éclatent ensemble en produisant du jeu porté vers l’avant, collectif et rapide. Du jeu où tu dois être poli, honnête et te donner à 100% sans retenue ! Le Horse-Ball total... celui que l’on a dans la tête mais que l’on ne peut pas atteindre..."
Et pour le Horse-Ball : "Je pense qu’à long terme, le Horse-Ball sera l’avenir des sports équestres parce que nous, qui le pratiquons, avons su montrer que nous étions en premier lieu des gens de chevaux. Nous faisons de l’équitation et après, nous jouons avec un ballon. Et nous devons être pour cela fiers de pratiquer le Horse Ball".
Une bande d’amis qui est riche de son passé, forte de son présent et confiante dans un futur où le Horse-Ball verra... la vie en rose !
Olivier Leschiera a découvert le horse ball grâce à ses deux filles qui le pratiquent à Montéclin (Ile de France). Grand amateur de sport en général mais non-cavalier, il s'est épris de cette discipline et a à coeur de partager sa passion, soit en commentant régulièrement des matches (il est l'un des speakers sur l'évènement "Jardy - Horse Ball"), soit en écrivant, notamment sur la page Facebook de la HB little family qu'il a créée en ce sens. |
Publié par Annegamelle le 13-02-2016 22:23
Je ne dirais qu'une chose MERCI ROSE et MERCI MARIE QUETIER pour etre a l'initiative du projet des ROSES de coup d'envoi dont j'ai porte les couleurs fierement vive le PPP ??
Publié par Olivier_HBLF le 04-02-2016 23:24
Tes remerciements me touchent ; le Petit Prince disait 'on ne voit bien qu'avec le coeur', on pourrait dire 'on ne parle bien HB qu'avec le coeur' ! C'est le cas des Roses, j'ai beaucoup aime les interroger. D'autres grands portraits de clubs suivront :-)
Publié par Merci le 04-02-2016 20:11
Merci a olivier et aux roses pour ce magnifique article.